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olivier gourmet - Page 3

  • LEGITIME DEFENSE de Pierre Lacan **

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    Du jour au lendemain la vie de Benoît père tout récent d'un bébé tout mimi, va basculer. L'agence de détective privé de son père a été cambriolée et le bonhomme demeure introuvable. Le quotidien grisouille tendance tristouille de Benoît va se trouver boosté par une succession de faits en cascade qui vont le contraindre à protéger sa petite famille et la jouer finaud en démêlant le passé récent et plus ancien de son papa qui n'est peut-être pas aussi reluisant qu'il l'avait jusque là imaginé. Les flics, des enveloppes emplies de photos compromettantes, une malette qui a disparu avec papa, des vilains bien sadiques prêts à tout pour récupérer leur bien, une jeunette éprise d'un monsieur de trois fois son aîné, une patronne de pompes funèbres responsable d'un trafic étrange vont désormais faire partie de l'ordinaire de Benoît. Il a beau répéter à qui veut l'entendre que les affaires de son très décevant papa lui étaient totalement étrangères, personne ne l'entend crier.

    Je passerai allègrement et sans honte sur le titre et l'idée qu'il suppose. Que serait le pauvre monde si chacun décidait de rendre justice soi-même ? On n'est pas au far west quand même ! Et puis je voudrais bien vous y voir. Ne vous transformeriez-vous en machine de guerre si l'on menaçait de jeter votre poupon avec l'eau du bain ? Cet obstacle allègrement franchi, je dois dire que ce film lacanien où le moi serait traité comme un miroir empreint de structuralisme où la réalité sociale serait appréhencée comme un ensemble formel de relations*, est un polar à la française déjà vu mais pas désagréable. Le type ordinaire plongé dans des situations inextricables et pour le moins extraordinaires qui le transforment en terminator, ce n'est pas une nouveauté. Mais ce qui en fait le petit plus c'est le choix de l'acteur principal. Il est évident que Jean-Paul Rouve avec sa tête de gentil, son physique ordinaire, sa nonchalance, sa façon inimitable de dire qu'il ne comprend rien à ce qui se passe parce qu'il ne comprend VRAIMENT rien à ce qui se passe, rendent ses mésaventures bien flippantes encore plus crédibles. Evidemment, certaines complications (inutiles) en cours de route perdent un peu le spectateur mais un montage habile nous aide à partager le désarroi de Benoît.

    Olivier Gourmet aiguise encore un peu plus son numéro bien huilé de chanmé imperturbable et nous gratifie d'un lancer de nourrisson dans l'eau froide pas piqué des hannetons. Gilles Cohen va finir par se rendre indispensable. Et puis quel plaisir d'entendre Jean-Paul Rouve dire à son INSUPPORTABLE femme (du film) : "pour une fois tu vas m'écouter".

    *est-il besoin de vous préciser que cette phrase ne veut STRICTEMENT rien dire ? C'est JUSTE pour GENRE me faire mousser.

  • VENUS NOIRE d'Abdellatif Kechiche °

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    Plus personne aujourd'hui n'ignore l'histoire de Saartjie Baartman dont la vie fut un roman d'une cruauté sans nom que personne n'aurait osé écrire. Née en Afrique du Sud à la fin du 18ème siècle, elle perd ses parents puis son unique enfant. Elle fut amenée en Europe par un "afrikaaner" chez qui elle avait été esclave ou servante... En raison d'une morphologie inhabituelle (hypertrophie des hanches, des fesses et des organes génitaux), son "maître" fit d'elle un phénomène de foires qui réjouira d'abord les londoniens lors de spectacles avilissants où la jeune femme enchaînée dans une cage doit simuler une bête sauvage ! Elle sera vendue plus tard à un montreur d'ours qui l'emmènera en France et l'exploitera encore davantage en la livrant à la prostitution où elle servira d'objet sexuel aux fantasmes des parisiens dans des bordels ou lors de soirées privées. La science s'intéressera également à son corps hors normes. Elle sera observée sous toutes les coutures, mesurée, comparée. Au-delà de sa mort même Saartjie sera disséquée, son cerveau et ses organes génitaux conservés dans du formol pour être étudiés et un moulage de son corps entier sera réalisé puis exposé. Un zoologue chirurgien dont je tairai le nom pour ne pas lui faire de promo post-mortem a donc grâce à cette femme qui n'était en fait qu'une grosse femme... pu établir de belles théories racistes en comparant son visage à celui d'un orang-outang et ses fesses à celles d'un mandrill et déclarant l'infériorité définitive de cette "race"... au "crâne déprimé et comprimé". N'en jetez plus, la cour est pleine !

    Et puis pour nous conter cette sordide histoire, il y a ce film, et ce film est une horreur. Non pas que je tente de jouer les pucelles effarouchées en prétendant que l'esclavage infâme et poisseux de cette femme soit insupportable à regarder. Ce qui est insupportable c'est l'insistance deux heures et demi durant du réalisateur à nous placer ad nauseam dans le rôle obscène du voyeur qui n'a finalement rien à se reprocher. Car les scènes d'exhibition, d'humiliation, de soumission et tous les mots en ion qui évoquent l'avilissement d'un être humain par d'autres, sont multipliées, répétées, ressassées jusqu'à épuisement. Le réalisateur fait si peu confiance aux spectateurs qu'il lui rabâche jusqu'à plus soif ce que peut être l'exploitation d'un être humain faible et naïf par d'autres aveuglés par les seules ambitions mercantiles. C'est donc dans toutes les positions, à quatre pattes, à plat ventre, jambes écartées, en fumant, en buvant... que le calvaire de Saartjie, le plus souvent nue (pauvre Yamina Torres dont c'est le premier rôle !) et totalement passive, abrutie par l'alcool, nous est servi. Les indéniables talents de chanteuse et de danseuse de la demoiselle sont hélas pratiquement étouffés. Le plus surprenant est que bien que jusque là je tenais Abdellatif Kechiche pour un incroyable directeur d'acteurs, il réussisse l'exploit de ne jamais nous rendre Saartjie sympathique et émouvante ! Et puis il y a Olivier Gourmet qui fait son numéro "regardez comme je suis un grand acteur !". Mais franchement, le voir faire son cinéma avec un godemichet... ça a l'air de bien l'éclater. Moi, ça ne m'a pas convaincue...

    Et au milieu de ce fatras assez écoeurant, une pépite cependant : Elina Löwensohn ! Chapeau.

  • MA SEMAINE AU CINEMA

    SOUL KITCHEN de Fatih Akin ***

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    LA REVELATION (STORM) de Hans Christian Schmid***

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    WHITE MATERIAL de Claire Denis **

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    BLANC COMME NEIGE de Christophe Blanc **

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    MES COUPS DE/AU COEUR

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    Ne ratez pas les "velus de la semaine", ici même !
  • BLANC COMME NEIGE de Christophe Blanc **

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    "Avant de finir dans la neige avec une balle dans le ventre"... Maxime avait tout pour être heureux. Il était le brillant et très reconnu gérant d'une concession de voitures de luxe. Il avait une superbe maison, une femme sublime (mais beaucoup trop grande pour lui) et une petite fille aussi transparente que sage, et réciproquement. La seule ombre à ce tableau idéal ? Ses deux frères, branleurs de première qui ne font que le solliciter pour de l'argent et qu'il traite avec le mépris paternaliste de ceux qui sont persuadés avoir réussi. Le jour où son associé se fait assassiner, Maxime n'a plus d'autre choix que d'appeler ses frangins à la rescousse ! Ils se retrouvent donc tous les trois, soudés comme jamais depuis longtemps pour affronter une bande de malfaisants en costumes, armés jusqu'aux dents et très châtouilleux de la gâchette. Maxime a beau tenter d'expliquer aux vilains qu'il n'est pas responsable des bêtises que feu son associé a commises, les affreux à fort accent étranger n'ont qu'un argument : "tu répares et tu payes". Ou l'inverse.
    Je pourrais rester sans voix et sceptique devant l'abracadabrantitude de cette histoire dont les péripéties en cascade s'achèvent dans la poudreuse d'un pays nordique (oh la la, j'ai déjà oublié lequel), mais je ne peux nier que j'ai passé un bien bon moment sans me faire de noeud au cerveau. Même si je regrette que la dernière image soit si brusque et furtive que je ne suis pas sûre d'en avoir saisi toute la substantifique...
    Deux raisons au plaisir de voir ce film : d'une part l'action endiablée qui ne se relâche jamais et les rebondissements en série qui ne laissent pas le temps de souffler, d'autre part le casting et l'interprétation.
    Tout le monde est bon ou très bon. Même Louise Bourgoin... bien meilleure que dans "La fille de Monaco", même s'il n'y a pas encore de quoi crier au génie. Olivier Gourmet et Jonathan Zaccaï sont les frangins, caricaturaux certes, mais vraiment formidables. Quant à François Cluzet, il sait comme personne jouer le cake très sûr de lui et finalement sombrer dans l'angoisse d'être dépassé par une histoire qu'il ne comprend pas et dont il ne maîtrise rien. Il parvient mieux que quiconque à jouer ce monsieur tout le monde qui, devant une situation extraordinaire, ne baisse pas les bras et fonce...